Joueurs prêtés : le bilan de l'exercice 24/25

Cette saison, dix jeunes talents du Stade de Reims ont été prêtés dans différents clubs, en France et à l’étranger, afin de poursuivre leur progression et de vivre des expériences enrichissantes. Un accompagnement constant a été assuré par Yann Kombouaré, directeur sportif adjoint, qui fait le point sur ces parcours au terme de la saison 2024-2025 :

Le prêt, levier clé de développement

"Le prêt est une étape essentielle dans le parcours post-formation, explique Yann Kombouaré. Il permet aux joueurs de gagner du temps de jeu, mais aussi de se confronter à un nouvel environnement. C'est intéressant qu'ils aillent faire leurs armes ailleurs, qu'ils s'épanouissent et se confrontent à la compétition. Tout ça est extrêmement enrichissant pour leur parcours."

Des expériences prometteuses à l’étranger

Plusieurs joueurs stadistes ont quitté l’Hexagone cette saison pour s’aguerrir à l’étranger. Prêté au Grasshopper Zurich en première division suisse, Adama Bojang a connu un début de saison difficile, dans un contexte collectif compliqué. Mais le jeune attaquant gambien a su faire preuve de ténacité et de volonté, gagnant progressivement sa place de titulaire sur la seconde moitié de saison. "On est extrêmement satisfait de son prêt, confie Yann Kombouaré. C'est un joueur qui a globalement toutes les qualités de l'attaquant moderne. Il a beaucoup progressé : mobilité, générosité, jeu aérien, première touche…". Auteur de 6 buts et 2 passes décisives, Adama Bojang a montré une belle montée en puissance. "Son prêt est une réussite. On a vu qu'il avait muri, ce qui confirme tout son potentiel et sa capacité à répondre aux exigences du haut niveau."
Parti découvrir la première division israélienne, Thiemoko Diarra a rapidement trouvé ses marques avec l’Hapoël Haïfa, réalisant un prêt très abouti. Auteur de 6 buts et 4 passes décisives, il s’est imposé comme un élément clé de l'effectif, accumulant un temps de jeu conséquent et des performances régulières. "Thiemoko a été extrêmement polyvalent tout au long de la saison. Il figure dans le top 3 des meilleurs joueurs du championnat israélien, ce qui est remarquable. Il a progressé dans sa prise de décision, notamment dans les derniers gestes. Il est devenu redoutable pour les défenses", souligne le directeur sportif adjoint.
Prêté à la mi-saison au NAC Breda, en Eredivisie, Maxime Busi a vite convaincu en s’installant dans le onze de départ. Avec 9 titularisations et 4 entrées en jeu, il a livré des prestations solides, tout en apportant son expérience à un collectif évoluant en milieu de tableau. Freiné par une blessure en fin de saison, il a néanmoins pu retrouver du temps de jeu et de la confiance. "Ce qui était important pour Max, c'était de retrouver du terrain, des sensations, du rythme et de la compétition, car il a été trop souvent éloigné des terrains ces derniers mois. C'est une bonne expérience, il y a la satisfaction de voir Maxime Busi rejouer des matchs entiers à haut niveau." explique Yann Kombouaré.
De son côté, Kobi Henry a rejoint le Real Salt Lake aux États-Unis pour l'année 2025. Rapidement intégré, il a connu ses premières titularisations avant d’être freiné par une blessure. Désormais en phase de reprise avec le Real Monarchs, en MLS Next Pro, le défenseur américain retrouve progressivement du rythme en vue de réintégrer l’équipe première. "C’est un énorme bosseur, souligne le dirigeant rémois. La direction et le staff sont convaincus qu’il va jouer un rôle de plus en plus important lors de la suite de son prêt."
Enfin, Amine Salama a connu une expérience plus délicate avec le Torino FC, en Serie A. Alors qu’il commençait à prendre ses marques, l’attaquant stadiste a été victime d’une blessure lors d'un match amical en mars, qui l’a éloigné des terrains jusqu’à la fin de saison.

Ewen Jaouen poursuit son ascension en Ligue 2, du côté de Dunkerque

Après un prêt remarqué à Rodez en tant que joker médical en fin de saison dernière, Ewen Jaouen a poursuivi son aventure en Ligue 2 cette saison sous les couleurs de l’USL Dunkerque. Le partage des cages nordistes avec son homologue, l'expérimenté Adrián Ortolá, lui a beaucoup apporté. Au cours de ses 22 titularisations, il s'est notamment illustré en Coupe de France, où il a réalisé un très beau parcours, menant son équipe jusqu’en demi-finale, avant de s’incliner face au Paris Saint-Germain. Plus jeune portier de Ligue 2 cette saison, il a bénéficié de l’accompagnement de Christophe Lollichon, référence parmi les entraîneurs des gardiens. Un mentor de choix, qui ne tarit pas d’éloges à son sujet : "Ewen a franchi des étapes très importantes. [...] Il a une maturité assez bluffante". Un constat également partagé par Yann Kombouaré : "Le prêt d’Ewen est très satisfaisant, l'expérience est géniale. Le fait d'avoir un jeune qui trouve les ressources pour s'imposer à nouveau montre qu'il est prêt. On a senti qu'il avait vraiment gagné en maturité sur ce prêt, notamment grâce à la gestion de ce moment un peu plus compliqué." Une saison pleine d’enseignements pour le portier rémois, qui engrange de précieuses minutes. "On se retrouve avec un jeune gardien qui a déjà une trentaine de matchs en Ligue 2 à son actif, avec l'expérience cumulée de Rodez. Il a aussi disputé des rencontres à fort enjeu, avec une pression importante comme les matchs de play-offs. À son âge, avoir un tel bagage, c’est assez exceptionnel."

Des prêts formateurs en National et National 2

Deux jeunes stadistes ont évolué cette saison en National, avec des expériences marquantes à différents niveaux. Prêté au FC Rouen, Christ Letono a connu un début de saison difficile, marqué par un contexte et une actualité mouvementée au sein du club normand. Malgré cela, l’attaquant a su faire preuve de détermination pour s'imposer progressivement au sein de l'effectif rouennais. Toujours présent dans le groupe, il a participé à chaque rencontre, totalisant 6 titularisations et 21 entrées en jeu. Sa fin de saison a été marquée par une nette progression, où il s'est illustré en marquant 2 buts et en délivrant une passe décisive lors des trois dernières journées. "On voit un jeune joueur qui s’est accroché, qui n’a rien lâché, souligne Yann Kombouaré. Il était sur une année d’adaptation dans un championnat difficile, et ses efforts ont été récompensés. Il y a une véritable évolution et le fait qu'il finisse fort, malgré une saison délicate, montre qu'il est sur la bonne voie."
De son côté, Arthur Tchaptchet a rejoint l'US Concarneau en septembre dernier. D'abord bien intégré au groupe, il honore plusieurs titularisations en fin d'année 2024, avant de connaître un période plus complexe, dans une équipe engagée dans la lutte pour la maintien. "On l’a beaucoup accompagné sur l'aspect mental, explique le directeur sportif adjoint. On a été présent pour lui et surtout on lui a fait bénéficier de programmes supplémentaires pour combler ce manque de temps de jeu."
En National 2 cette fois-ci, Maiky De la Cruz a rejoint le Marignane Gignac FC en janvier 2025. Avec 6 titularisations et 4 entrées en jeu, le jeune équatorien a trouvé sa place en s'imposant sur la deuxième partie de son prêt. "C’est une expérience positive dans la mesure où il a eu du temps de jeu, souligne Yann Kombouaré. Il s’est montré fiable, solide, dans un contexte nouveau où il a dû s’adapter très vite. C’est encourageant pour la suite."

La belle histoire de Fallou Fall

Prêté au Fredrikstad FK, en première division norvégienne, Fallou Fall a connu une saison particulièrement réussie, devenant un maillon essentiel de la défense. Vainqueur de la Coupe de Norvège, Fallou a su tirer profit de son expérience à l'étranger de la meilleure des manière. Initialement prévu jusqu’en juin 2025, son prêt a abouti au déclenchement d'une option d'achat, preuve de la confiance placée en lui par le club norvégien. "Il s’épanouit pleinement là-bas et on est très heureux pour lui, souligne Yann Kombouaré. Les prêts servent aussi à cela : si le joueur souhaite poursuivre son aventure ailleurs, que le club est satisfait, alors tout le monde y trouve son compte, ce sont de très belles histoires."

Un accompagnement sur mesure

"Je suis en contact régulier avec les joueurs, explique Yann Kombouaré. Je communique avec eux avant chaque match pour faire un point sur la semaine : les entraînements, l’état physique, le mental… On fait ensuite un débrief après le match, afin de recueillir leurs ressentis. C’est essentiel pour garder le lien afin d'instaurer une relation de confiance et intervenir rapidement si besoin."
Un suivi personnalisé est ainsi mis en place entre le Stade de Reims, les joueurs et les clubs. "On reçoit toutes les données des séances et des matchs. Dès qu’on sent une baisse de régime, on prend les devants. On propose aux joueurs des programmes complémentaires, notamment lorsqu’ils manquent de temps de jeu ou rencontrent des difficultés. En général, cela se passe très bien. Les clubs jouent le jeu et les joueurs sont ravis de bénéficier de ce lien avec le Stade de Reims et d'avoir des programmes adaptés qui permettent de complémentariser leur pratique."
Une présence que le Stade de Reims souhaite maintenir, même à distance. "On reste toujours en soutien de nos joueurs en prêt. Je vais les voir dès que possible. Cette saison, je me suis déplacé pour voir chacun d'eux au moins une fois. Ils doivent sentir qu’on est là, dans les bons comme dans les moments plus compliqués. »