Franck Chalençon : « Le match, un outil pédagogique »

À l’arrêt depuis l’automne, à l'exception d'un match joué fin février, le championnat de National 2 ne connait pas encore son sort pour cette fin de saison... Un gel des compétitions qui nécessite une réorganisation du calendrier avec la programmation de matchs amicaux et une adaptation du travail des joueurs avec notamment un suivi individuel encore plus poussé. Entretien avec Franck Chalençon, entraîneur du groupe Pro 2.

Malgré une lueur d'espoir en février, le championnat est de nouveau arrêté. Quelle est votre première réaction ?
« Les joueurs sont des jeunes pros mais avant tout des compétiteurs. L'arrêt de la compétition et la suppression des matchs laissent forcément un vide dans nos semaines. Le match est le meilleur outil pédagogique pour se jauger et progresser. On essaye de trouver d’autres leviers pour que les joueurs soient toujours aussi concernés car, forcément, il peut y avoir une sorte de routine qui s'installe sans les échéances de compétition chaque week-end. »

Comment organisez-vous les semaines ?
« Nous travaillons sur une base de sept entraînements par semaine. L’objectif reste le même : préparer les jeunes du groupe Pro 2 à intégrer la Ligue 1 pour qu’ils soient prêts à basculer définitivement avec une adaptation la plus courte possible. À l’entraînement, le but reste inchangé : que les garçons arrivent au samedi, initialement le jour de match, avec de la bonne fatigue. C’est dans leurs âges qu’ils développent un bagage physique donc on est attentifs à ça. Autrement, le mardi après-midi et le jeudi après-midi, nous sommes sur du travail individuel, adapté en fonction des besoins de chacun. Par exemple un atelier sur le mauvais pied, les centres. Pour d'autres ça va être du cardio ou de la musculation... »

Vous jouez tout de même certains matchs amicaux, face à des réserves. Quelle est la différence avec la plupart des équipes que vous affrontez en championnat ?
« Les réserves professionnelles, elles sont comme nous. C’est presque une opposition interne sauf qu’il ont des maillots de couleurs différentes. Ce n'est pas la même chose que d'affronter une équipe de National 2 qui joue son maintien ou la montée, il y a une différence d’intensité et de concentration. Les réserves se caractérisent par un jeu de possession, un Football de jeunes. Le championnat de National 2, c’est un Football d’hommes, d'adultes. On l’a vu face à Beauvais en février dernier, on prend deux buts sur deux erreurs évitables alors qu'on a eu la possession tout le match. »

Privés de championnat, certains joueurs ont quand même pu faire quelques apparitions en Ligue 1...
« Effectivement, Mouhamadou Drammeh et Fodé Doucouré ont joué des matchs et se rapprochent de la bascule, tout comme Alexis Flips ou encore Enzo Valentim qui ont été appelés dans le groupe à plusieurs reprises. Et c'est une chance d'avoir cette possibilité là. C’est une récompense pour leur travail mais c’est aussi une lueur d’espoir pour leurs coéquipiers qui peuvent avoir les mêmes perspectives. Mentalement ça fait du bien à tout le monde. »